PHILOSOPHIE

QUELQUES IDÉES DES PHILOSOPHES

DU XVIIIème SIÈCLE

 

par Joaquim SANTOS, Jony PEREIRA, Mª Leonor GUERREIRO et Sofia CATIVO

 

INTRODUCTION

I LE THÈME DU BON SAUVAGE

II CIVILISATION ET PROGRÈS

III LE BONHEUR SELON LES PHILOSOPHES

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

 

 

INTRODUCTION

 

         Le 18ème siècle, est incontestablement le siècle des philosophes, le siècle des Lumières et des pensées nouvelles.

         Très liées aux phénomènes de la société de l’époque, il est étonnant que ces idées soient toujours d’actualité, deux siècles après.

         L’on peut donc se demander : quels ont été ces grands acteurs qui ont su influencer leur monde et qui continuent à influencer le notre, et quelles idées ont-ils vehiculés?

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I LE THÈME DU BON SAUVAGE

 

         Sur ce point, deux philosophes se démarquent et prennent position conjointement faisant l’éloge de la vie naturelle : Rousseau et Diderot.

         Diderot, Denis de son prénom, est un des philosophes les plus actifs de ce siècle. Pour lui, il n’y a aucun doute : le bonheur existe, il est dans la possession de ce qui est nécessaire et de ce qui ne nuit à personne. En fait, selon lui, nous n’avons pas besoin du superflu, il faut réprimer ses désirs secondaires et répondre seulement à ses désirs primaires (manger, s’habiller, etc.).

         Rousseau de son côté confirme : l’homme de la nature était heureux jusqu’à ce qu’il s’organise en société. Le fait d’un homme avoir besoin d’un autre, le fait qu’il soit utile à un seul d’avoir des provisions pour deux, a fait disparaître l’égalité, et a introduit la propriété.

         Ainsi, de progrès en progrès, l’agriculture, l’argent et la métallurgie ont pris place, et l’homme a vu naître l’inégalité. Seuls quelques uns, ambitieux,  en profitent, assujettant tout le genre humain au travail, à l’esclavage et à la misère.

         Alors que Rousseau se prononce plus sur les méfaits du progrès, Diderot, lui, affirme que c’est à cause du travail que l’homme court à sa perte (contrairement à Voltaire qui dit que “le travail éloigne de nous trois grands maux, l’ennui, le vice et le besoin”). Pourquoi l’homme doit-il travailler jusqu’à l’épuisement, pour des biens qui ne sont qu’imaginaires? Le bon sauvage, lui,  diminue au maximum le travail pour avoir plus de repos. Rien n’est préférable au repos, selon Diderot.

         Ainsi, il apparaît clairement que l’homme civilisé est très différent du bon sauvage. Rousseau et Diderot n’hésitent pas à affirmer que l’homme civilisé est corrompu, violent, perpétuellement insatisfait, insensé, prétentieux, et qu’il est l’auteur de ses propres peines. Par contre, le bon sauvage, lui, est pur, pausible, fraternel, heureux, sensé, sans ambition, simple, et fait son propre bonheur.

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II CIVILISATION ET PROGRÈS

 

         Sur ce sujet, deux philosophes sont particulièrement actifs pour ne pas dire agressifs et en total désaccord : Fontenelle, un des premiers philosophes des Lumières, et Rousseau.

         Fontenelle considère que seul le progrès apporte le bonheur à l’homme. Pour lui, les sauvages sont ignorants. Leur connaissance de l’univers se limite à ce qu’ils voient, c’est à dire le ciel, la mer, etc. Ils pensent que les hommes blancs sont des dieux venus du soleil, volant sur des objets ailés (bateaux), qu’ils sont des êtres différents pour ne pas dire monstrueux et dominateurs, puisqu’ils montent à cheval (domination de l’animal) et tuent avec leurs armes à feu (fusils). Assurément ce ne sont pas des hommes, car pour eux un homme est nu, avec son arc et qui vit avec la nature.

         Poursuivant son idée, Fontenelle ajoute aussi qu’en matière de connaissances, il ne faut jamais avoir de certitudes. On n’est jamais sûr de rien, tout peut être bouleversé. Si l’on dit que ce n’est pas possible, que cela n’arrivera jamais, on se comporte alors comme des sauvages.

         Ainsi,  ce philosophe n’hésite pas à dire que le sauvage est un esclave, esclave de la nature, et que le civilisé est maître, maître de l’univers. Cependant, il nous met en garde : la surprise et l’incompréhension peuvent nous arriver aussi. Dans 10, 20, 50 ou 100 ans, d’autres grands pas seront faits, la connaissance de l’univers n’est donc jamais acquise.

         Rousseau, de son côté, a un point de vue totalement en contradiction avec le point de vue de Fontenelle. Pour lui, l’homme est naturellement bon, mais la société le déprave. C’est à dire que le grand mal qui nous entoure, c’est le progrès : c’est le grand responsable de la corruption des moeurs.

         L’homme sait faire des prodiges (matériels : villes, ponts, etc.) mais malgré tout, il est malheureux. Moralement, il régresse. De plus, il veut le malheur des autres pour faire son bonheur (hypocrisie sociale).

         Ainsi, comme on peut le remarquer, Rousseau est très ferme sur ses idées. Sans aucun doute, l’homme par sa seule présence, souille la nature. En fait, le bonheur ne peut être atteint qu’avec la paix de l’âme et de l’esprit, qu’avec la totale communion avec la nature, comme se lever avec le soleil, se promener dans les bois et cueillir des fruits. Pour Rousseau, la nature est un refuge, c’est son bonheur, contrairement à Fontenelle qui éloge le progrès.

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III LE BONHEUR SELON LES PHILOSOPHES

 

         Pour Rousseau et Diderot, le bonheur n’existe que chez celui qui vit avec la nature et qui ne connaît pas le progrès, comme le bon sauvage. Pour Fontenelle, c’est le contraire, c’est à dire que le bonheur existe à travers la soif de connaissances.

         Selon Voltaire, le bonheur passe par la compréhension de soi, de l’homme. L’homme est semblable par les organes aux animaux, c’est une certitude. Il est pourvu de passions pour agir, et de raisons qui agissent aussi sur l’action et donc qui modèrent la passion.

         L’homme est donc un ange par la pensée, et bête (animal) par le corps. S’il comprend cela, il fait un grand un pas vers le bonheur. Cependant, Voltaire va plus loin encore. L’homme heureux sera toujours un homme sage, et l’homme sage sera toujours un homme heureux. Mais qu’est ce que l’homme sage? C’est celui qui n’admet rien sans preuves, qui pose les limites du certain, du probable, et du douteux.

         À travers cela, Voltaire critique la religion, plus précisement l’inquisition des catholiques. Lorsqu’il y a un phénomène extraordinaire, inexpliqué et dévastateur, on condamne des personnes innocentes, et jamais au hasard. Ce sont des étrangers, des mauvais citoyens, des pauvres ou des athés. Dans Candide, il expose les faits qui ont suivis le tremblement de terre de Lisbonne en 1755. Un an plus tard, il y eut une véritable autodafé, c’est à dire des jugements et des condamnations à mort pour calmer la colère de Dieu (“autodafé” vient du portugais “acto da fé”). Tout cela n’a servi à rien puisqu’il n’y a pas de relations cause à effets.

         Voltaire attaque donc la superstition, l’intolérance et l’optimisme, et prouve donc que la sagesse consiste à faire son bonheur sur la terre en se contentant d’être un animal pensant et raisonnable, en étant à sa place dans la nature, et utilisant au mieux ses capacités et ses sens pour expliquer le monde qui nous entoure. Seule la Raison est sûre et crédible. La Foi, elle, ne conduit qu’au probable.

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CONCLUSION

 

         Ainsi, nous avons vu que les philosophes ont apportés des idées révolutionnaires au XVIIIème siècle, et que ces idées, très interressantes, se maintiennent d’actualité.

         En effet, aujourd’hui encore l’on se demande si l’homme de la nature, qui ne bénéficie d’aucun contact avec notre société, est heureux (ex : indiens d’Amazonie), et si le progrès est réellement une bonne chose.

         Mais peut-être que le bonheur passe d’abord comme le dit Voltaire à travers la compréhension de soi, et du monde qui nous entoure.

         En tout cas, le problème posé se maintient en suspens et ne sera, certainement jamais résolu.

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BIBLIOGRAPHIE

 

DIDEROT, Denis Pensées sur l’Interprétation de la Nature, 1724

 

DIDEROT, Denis Supplément au Voyage de Bougainville, 1772

 

FONTENELLE  Entretiens sur la Pluralité des Mondes, 1686

 

ROUSSEAU, Jean-Jacques Discours sur l’Origine de l’Inégalité, 1755

 

ROUSSEAU, Jean-Jacques Les Confessions VI, 1765-1770

 

VOLTAIRE Candide, 1759

 

VOLTAIRE Lettres Philosophiques ou Lettres Anglaises, 1734

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